Maudits silmarils, livre 1 by Dilly

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Le Maître du Destin

The Master of Doom, by Doom Mastered


"L'homme ivre croit parler par un libre décret de l'esprit."

Spinoza

 

 

Chapitre 44 : Le Maître du Destin

 

 

Belin le Blond était étendu sur la table de massage de l'alchimiste avari, en sous-vêtements, et des petites épingles étaient plantées partout sur con corps.

« Alors là, concrètement, vous faites quoi ? », demanda Ecthelion au sorcier elfe.

« Je pratique une médecine holistique ancestrale remontant à Cuivienen, afin de stimuler la circulation de sa Fëa », répondit le sorcier elfe.

« Et avec ça, il va être immortel ? »

« Ben ça m'étonnerait quand même... En tout cas il sera moins stressé... Et il aura la peau plus ferme... »

« Il a déjà la peau ferme ! »

« C'est préventif. »

« Messire ! », s'exclama Belin. « J'suis tout piqué, j'ai l'impression d'être le coussin d'couture d'ma mère Jehanne ! »

« Vous avez mal ? »

« Non point. »

« Vous êtes sûr que ça marche, votre truc, au moins ? », demanda Ecthelion à l'alchimiste.

« Pour rendre immortel, je sais pas... Par contre, contre le stress, c'est souverain ! Pas plus tard qu'hier, j'en ai fait sur un secrétaire... Comment s'appelait-il déjà... Ah oui, Nindë, le secrétaire d'Egalmoth ! »

Le sorcier tourna la tête, identifiant ce qui le perturbait. La jambe d'Ecthelion était agité d'un battement nerveux, et il se tordait les mains.

« En fait, c'est plutôt sur vous que je devrais en faire. »

 

* * *

 

« Belin ? »

Ecthelion avait frappé à la porte de sa chambre.

« Oui messire ? »

« Je peux entrer ? Vous n'êtes pas en train... de vous faire des choses ? »

« Non messire. »

« Je vérifie, parce que la dernière fois... »

Belin rangea vite sous son oreiller le rouleau de parchemin qu'il était en train de regarder – cette image sur laquelle les deux elfes mâles enlacés se donnaient un baiser.

Ecthelion ouvrit la porte.

« Il faut que je regarde quelque chose dans votre malle à vêtements », annonça-t-il. « Je peux ? »

« Allez-y », répondit Belin, toujours dans son lit.

L'elfe s'accroupit devant la grande malle et commença à en examiner le contenu. Tandis qu'il était absorbé par cette occupation, Belin le dévisageait.

Il finit par descendre du lit et s'agenouiller à côté d'Ecthelion, pour mieux regarder ce qu'il faisait.

« Celle-ci, je la portais quand je suis parti de chez Glorfindel », expliqua le seigneur de la Fontaine. « C'était une chance qu'elle fût à votre taille. Maintenant, elle est trop serrée... »

Mais l'humain semblait peu intéressé par la tunique. Brusquement, il entoura Ecthelion de ses bras et se colla contre son dos, la tête enfouie dans ses cheveux.

« Mais qu'est-ce qui vous prend ? »

« J'vous aime bien messire... »

« Je sais que vous m'aimez bien, ce n'est pas une raison pour vous coller à moi comme ça. »

Belin relâcha son étreinte. Ecthelion lui lança un regard inquiet.

« Vous allez bien ? Vous avez le regard étrange... Vous n'êtes pas malade au moins ? »

« Non non. »

« Bon. J'ai vu ce que je devais voir », dit Ecthelion en refermant la malle. « Bonne nuit. »

Il se leva et sortit de la chambre.

 


Pour les marchands de Gondolin, Belin s'était vite avérer être le client idéal. Dès qu'un commerçant elfe lui tenait son boniment, son scepticisme paysan semblait s'éteindre. Il y avait en lui l'idée qu'un elfe, une créature si féérique et spirituelle (même s'il savait qu'Ecthelion était loin de l'être, mais il avait fini par ne plus vraiment le voir comme un elfe), ne pouvait lui mentir et lui chanter les vertus d'un objet si celles-ni n'étaient pas exactes. Il se laissait ainsi séduire par toutes les nouveautés, et il lui fallut une aventure exceptionnellement désagréable pour qu'il remît en question cette vision idyllique.

Un jour qu'il venait à nouveau de récolter la réaction horrifiée d'une jeune femme elfe à qui il avait amoureusement offert un poulet, son désespoir fut tel qu'il se rendit chez cet alchimiste avari qui lui avait planté des petites épingles dans la peau. Après tout, son enseigne n'annonçait-elle pas qu'il faisait « revenir l'amour »? S'il le faisait revenir, il pouvait certainement aussi favoriser sa venue.

Lorsqu'il entra dans la boutique sombre, plein d'espoir, l'elfe aux longs cheveux blancs était occupé à piler une substance dans un mortier.

« Qu'est-ce que c'est donc ? », demanda Belin en regardant les petits morceaux blancs. « C't'un produit magique qui ressemble à de l'ail ? »

« Non, c'est de l'ail », répondit le magicien. « C'est très bon comme antibactérien ou dans la salade. Mais surtout, ne dites pas bonjour quand vous entrez ! Il faut croire que votre maître déteint sur vous. »

« J'm'excusons », dit Belin.

« Peu importe. C'est le seigneur de la Fontaine qui vous envoie ? »

« Non... J'viens pour moi-même. J'aurais besoin d'un produit magique. »

« Quoi donc ? Vous voulez quelque chose pour vos cheveux ? Ils ne sont pas très longs. »

« Non point. J'voudrions seul'ment qu'les femmes elfes ne soyent plus dégoustées quand elles m'voyent ! »

« Et vous avez besoin d'une potion pour ça ? Si j'étais vous je commencerais déjà par m'occuper de mes cheveux... »

« Ce n'est point mes cheveux, c'est qu'j'sommes un homme... Alors j'leur plais point. »

« Hum... J'ai peut-être quelque chose pour vous. »

Il disparut dans son arrière boutique, puis cinq minutes plus tard, en revint avec un pot dans la main.

« Dans ce pot se trouve un onguent spécial, un mélange à base de musc de bouc et de concentré de fraises. Vous vous en badigeonnez la nuque et les poignets, et son odeur vous rendra attirant auprès des femel-... des femmes elfes. »

« Par l'bon dieu ! C'estoit certain qu'ça fonctionne ? »

« Normalement oui. Il coûte dix pièces d'argent, mais comme vous et votre maître êtes des bons clients, je vous le fais à 8 ! »

Belin sortit huit belles pièces brillantes de sa bourse et les lui tendit.

« Il est à vous ! »

« J'peux t'en mettre tout de suite ? »

« Non, c'est sur vous-même que vous devez en mettre, pas sur moi. »

« C'est bien c'que j'ai dit. »

Le sorcier haussa un sourcil.

« Bon. Je vais vous le mettre, ça vaut mieux. »

 

* * *

Quand Belin sortit de l'échoppe de l'alchimiste enduit de son baume, il se sentit tout de suite plus séduisant. D'ailleurs, il ne tarda pas à remarquer que les femmes-elfes, qui l'ignoraient habituellement, non seulement se retournaient sur son passage, mais lui jetaient des regards appuyés. Ce fut aussi le cas de certains hommes... Il croisa même Hildor, le ménestrel du roi, accompagné d'une femme blonde, qui le dévisagèrent avec des yeux stupéfaits.

« Gent' dame ! », dit Belin à Nieninquë. « Vous êtes bien belle. »

La musicienne elfe le regardait avec des yeux ronds. Belin continua son chemin, bombant le torse et savourant son succès.

« Par Eru... », dit la jeune femme. « Mais c'était bien lui qui empestait ainsi ! »

« Je ne sais pas ce que c'était, mais je n'ai jamais rien senti d'aussi immonde. »

Quant à Belin, il se demanda s'il ne pourrait pas retourner voir la gantière, mais il commençait à avoir très chaud. Quand il atteignit le Petit Marché, sa tête commença même à lui tourner, et il vit d'étranges couleurs.

« J'crois que j'vais rentrer... » pensa-t-il.

 

* * *

Quand l'humain fut rentré dans l'appartement, il alla se servir un verre d'eau, puis se rendit dans le salon où il s'assit sur la banquette.

L'eau lui fit du bien, mais la tête lui tournait toujours... A travers la baie vitrée, le crépuscule semblait être tombé sans prévenir, et il montrait des nuances de roses et de violets inattendues.

Il essuya la sueur qui perlait sur ses tempes avec son mouchoir traditionnel. Messire Ecthelion détestait ce mouchoir, mais de toute façon, ces derniers temps, Ecthelion n'aimait pas grand chose, et il était très souvent désagréable, et encore plus irascible que d'habitude. Mais ce n'était sans doute pas la pire des choses, car Belin repensait encore à la manière dont il l'avait repoussé la semaine précédente, alors qu'il lui avait déclaré qu'il l'aimait bien. Parfois l'elfe ne lui semblait plus être qu'un château construit sur une haute montagne, château dans lequel il est impossible d'entrer. Il devait se l'avouer : Messire Ecthelion n'était peut-être pas celui qu'il pensait. Ces derniers temps, il avait l'impression que cette forteresse ne renfermait rien... Peut-être s'était-il trompé dès le début à son sujet ?

Ces songeries ne se poursuivirent pas plus loin. L'écuyer venait d'entendre s'ouvrir la porte d'entrée.

« Belin ? », fit une voix inconnue. « J'ai une surprise pour vous... »

Ne comprenant pas ce qui se passait, l'humain se leva et tendit le cou. Son coeur sembla s'arrêter quand il vit qu'un immonde orc était en train de se déchausser dans le couloir. Il fallait agir vite... L'écuyer traversa la pièce, attrapa une chaise, et se colla contre le mur qui se trouvait à droite de l'arche d'entrée du salon, prêt à intervenir.

En chaussons et un sac dans la main, l'orc ne tarda pas à parvenir à sa hauteur. Belin brisa la chaise sur sa nuque d'un grand coup sec. La créature s'écroula lentement. Fébrile, le jeune homme blond s'agenouilla à côté de lui pour le désarmer – et ce faisant, quelle ne fut pas sa surprise de constater que l'horrible orc portait les vêtements et les armes du seigneur de la Fontaine. Alarmé, Belin tira le corps de l'orc jusqu'au pilier central, puis l'y ficela solidement avec de la corde. Il alla jeter un oeil dans le couloir : près de la porte d'entrée, il y avait les bottes d'Ecthelion ainsi qu'un sac, contenant un paquet. L'humain le défit et en sortit une magnifique tunique de fête.

Comprenant que l'orc avait manifestement attaqué son maître pour le détrousser, la terreur qu'Ecthelion puisse avoir été tué l'emplit.

Alors, ravagé par la colère et l'angoisse, il se rendit dans la cuisine, en revint avec un seau rempli d'eau qu'il jeta au visage de l'orc.

Ce dernier sortit péniblement de son évanouissement. Quand il vit qu'il était attaché, et que l'humain se tenait devant lui en le menaçant d'un poignard, il écarquilla les yeux et eut l'air paniqué. Belin fut étonné de voir que ses yeux n'étaient pas jaunes ou rouges comme souvent chez les orcs, mais bleu clair, et très expressifs, ils ressortaient sur sa peau goudronneuse.

« Belin ? Mais pourquoi m'avez-vous attaché ? Qu'est-ce qui vous prend ? »

« Vous connaissez mon nom ? Comment est-ce que vous connaissez mon nom ? Et qu'avez-vous fait d'Messire Ecthelion ? Pourquoi vous portez ses vêtements ? Parlez, où j'vous f'rai du mal ! »

 

* * *

L'alchimiste avari avait du mal à se concentrer sur son travail. Il y avait quelque chose qui le tracassait, et ce ne fut que quand l'odeur forte du mélange qu'il venait d'écraser parvint à ses narines qu'il réussit à l'identifier.

Cette odeur lui rappelait celle de l'onguent qu'il avait appliqué sur l'humain qui était venu le voir. Maintenant qu'il y repensait, il s'agissait d'une odeur de muscade et d'amanite pourrie. Rien à voir avec ces phéromones de bouc qui rendaient le baume d'attraction si efficace...

Inquiet, le sorcier décida d'aller vérifier dans sa réserve, là où étaient entreposées la plupart de ses matières premières, ainsi que des centaines de flacons contenant ses préparations. Il retrouva rapidement l'emplacement vide qui recelait précédemment celui qu'il avait vendu à Belin. Épinglée sur l'arête de l'étagère, une étiquette indiquait bien "Onguent d'attraction sexuelle".

Restait toujours cette odeur qui ne correspondait pas... Par acquis de conscience, l'elfe prit le flacon plein qui se trouvait juste à côté et le renifla.

Une odeur de musc et de confiture de fraise en émanait.

Glacé, l'alchimiste lut l'étiquette qui se trouvait sous la case de ce flacon. Il y était inscrit Psychotrope Hallucinogène.

« Oh le con, le con ! »

* * *

Dans l'appartement d'Ecthelion et Belin, l'orc en chaussons, vêtu comme un elfe, était toujours ligoté à la colonne qui se trouvait dans le salon.

« Alors ? », questionna Belin d'une voix menaçante. « Où est Messire Ecthelion ? Et comment êtes-vous entré à Gondolin ? »

« Mais c'est moi Ecthelion, triple buse ! », s'exclama l'orc. « Détachez-moi maintenant, ça n'est plus drôle ! »

« Ne m'faites point perdre mon temps ! Ou j'vais faire comme Messire Ecthelion m'a appris ! J'vais commencer par vous couper le p'tit doigt ! »

« Mais ça va pas la tête ? »

L'orc commençait à avoir l'air réellement inquiet. Ses grands yeux clairs étranges étaient fixés sur le poignard que l'humain tenait dans ses mains.

« Réfléchissez ! Si j'étais un orc, pourquoi j'aurais mis les vêtements d'Ecthelion ? Et ses chaussons ? C'est stupide ! »

« Je ne sais point, moi ! Pour passer inaperçu. »

« Vous croyez vraiment qu'un orc passerait inaperçu ici ? »

Cet argument sembla ébranler les convictions de Belin un instant. Mais l'apparence de l'orc s'imposa à lui, si réelle et vivante.

« C'est sorcellerie d'Morgoth tout ça ! »

« Vous n'avez qu'à me poser une question personnelle, pour vérifier que je suis bien Ecthelion », tenta l'orc.

« Bon, d'accord... »

Belin réfléchit quelques secondes, puis il demanda :

« Quelle est ma couleur préférée ? »

« Le bleu clair », répondit l'orc.

« C'est juste », reconnut Belin. « Mais ça prouve que vous n'êtes pas Messire Ecthelion. »

« Hein ? »

« Il ne se rappellerait jamais ce genre de choses. Il ne se souvient même pas du nom des gens. Il ne pense qu'aux batailles, et c'est tout ce qui l'intéresse dans la vie. »

« Mais c'est faux ! »

« Non, ce n'est point faux. J'pensions des choses bonnes sur lui, j'les pensions vraiment, mais j'croyons qu'j'me sommes trompé. Ce n'est qu'un négocentriste. » 

« Un quoi ? »

« Un négocentriste, quelqu'un qui ne pense point t'aux autres. »

« Mais pourquoi il devrait penser aux autres ? Ils ne lui ont rien demandé ! »

« Vous voyez qu'vous n'êtes pas lui ! Vous n'avez point dit "je" ! »

Il posa la pointe de la dague sur la gorge de l'orc. De grosses larmes coulèrent sur les joues de l'horrible créature, accablée par la situation ainsi que les accusations inattendues de son ami.

Elle se mit à dire d'un ton suppliant : « Mais je suis Ecthelion ! Ne me reconnaissez-vous pas quand je vous regarde ? Ne reconnaissez-vous pas celui qui est votre ami et qui vous aime ? »

Belin fit un geste de dénégation.

« Non, Messire Ecthelion ne m'aime point. Il n'aime point personne. Il est t'insensible. En ce moment, il s'moque tout l'temps d'moi. Comme quoi je n'sommes qu'un sot qui ne comprend rien à rien. »

« Forcément, vous gaspillez votre énergie et votre argent à courir après les filles ! Je n'vais pas vous féliciter ! »

« Je n'parle point que d'ça ! »,s'exclama Belin, dont les mains tremblaient.

« De quoi d'autre parlez-vous ? »

« Je... Je... »

Il y eut un petit bruit sifflant. Belin se toucha le cou. Une fléchette venait de s'y planter.

Ses yeux se mirent à cligner... Son corps vacilla.

« Par Namo ! C'était moins une ! », s'exclama l'elfe noir en abaissant sa sarbacane.

Belin gisait le sol, sous le regard effaré d'Ecthelion, toujours attaché au pilier.

« Que lui avez-vous fait ?! », beugla ce dernier.

« Il vous menaçait avec un poignard, je vous signale ! », répondit l'alchimiste en allant le détacher.

« Je m'en fiche ! Vous auriez dû le laisser me tuer ! Si vous lui avez fait du mal... »

« Oh, ça va ! Je l'ai juste endormi... »

* * *

L'humain ouvrit les yeux et sourit. Il était couché dans son lit, mais Ecthelion se trouvait assis à son chevet.

« Messire... Vous êtes vivant... L'orc ne vous avait point tué ? »

« Bien sûr que je suis toujours vivant ! Vous m'aviez pris pour un orc ! »

« Quoi ? »

L'alchimiste revint de la cuisine et tendit à l'humain une boisson fumante.

« Buvez ça, ça va vous remettre sur pieds. »

« Vous êtes sûr que vous ne vous êtes pas trompé, cette fois ? », ironisa Ecthelion.

« Mais non ! »

Belin prit le gobelet qu'on lui tendait et commença à boire, par petites gorgées. Ecthelion avait l'air fasciné par ce spectacle.

« Alors c'était bien vous cet orc, messire ? Dire que j'ai failli vous couper un doigt ! »

« C'est à cause de ce demeuré », expliqua le seigneur de la Fontaine en désignant le sorcier. « Il avait interverti deux de ses flacons. Du coup l'onguent que vous portiez était hallucinogène ! »

Belin se gratta la tête. Il hésita, puis eut recours à la phrase elfique la plus utile qu'il connaissait.

« Messire, vous pourriez donner un synonyme ? »

« Il engendrait des hallucinations, des visions », glosa le Noldo. « Vous m'avez vu avec l'apparence d'un orc, à cause de cet onguent. Quelle idée aussi d'aller acheter une potion pour attirer les f... »

Mais il n'acheva pas sa phrase, se souvenant de tous ces reproches que Belin lui avait faits quand il croyait ne pas se trouver devant lui.

« Vous avez tout de même très bien géré la situation. Je suis fier de vous ! »

« Vraiment ? »

« Oui. Mais tout à l'heure, vous avez dit des choses... »

Ecthelion se mordit la lèvre inférieure.

« Vous avez dit que je n'étais qu'un elfe sans coeur, que je n'aimais personne, que j'étais égocentrique. »

« Oh non messire, je ne dirais jamais des choses aussi cruelles sur vous ! »

« Vous l'avez pourtant fait. »

« Franchement, vous ne devriez pas vous faire du souci pour ça », intervint le sorcier. « Quand on prend le truc qu'il a pris, on se met à voir et à dire littéralement n'importe quoi... »

 

 


Chapter End Notes

L'alchimiste avari, déjà rencontré dans un chapitre précédent, est un mélange entre Merlin de Kaamelott (il me semble que c'est assez criant) et... ma propre mère (pour le côté New Age).


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